
À 2 pas de l'Abbaye d'Ainay à Lyon trône un bistrot hors du temps : décor rétro chargé d'histoire, tables de bistrot patinées, parquets cirés, boiseries, plafonds à la française, vastes miroirs, tableaux et objets chinés çà et là par les maîtres des lieux successifs, et bien sûr un comptoir en bois digne de ce nom.
L'histoire raconte qu'il existait déjà ici une taverne au XVIIe siècle puisque Mazarin et Richelieu s'y seraient rencontrés pour s'entendre sur certains points politiques. Ce dont on est sûr, c'est qu'en 1928, la Voûte d'Ainay devient le café de Madame Abel, le plus vieux bouchon lyonnais. Bertrand Tavernier vint y tourner plusieurs scènes de l'Horloger de Saint Paul.
Aujourd'hui, le bistrot le plus ancien de la ville a conservé sa déco et son ambiance d'origine.
Ce restaurant-comptoir réussit avec un talent inégalé à mon sens à maintenir la tradition et propose une cuisine lyonnaise authentique : un véritable voyage dans le passé. Pour moi, "l'affaire" est quasi immuable, voir j'avoue peut-être un peu rituelle sur les bords : entrée, salade de boeuf... ensuite, langue de boeuf... et dessert : baba au rhum, tout cela accompagné d'une grande Vals (si, si) et d'un bon pot de côte du rhône (oui, oui) !
Elle est pas belle la vie ?
Je me suis souvent dit que si je gagnais au loto, je rachèterais cet endroit... juste pour avoir mon rond de serviette quelque part ou je me sente bien, un lieu qui me ressemble vraiment (et je ne saurais franchement dire pourquoi c'est ainsi).
Ainsi, c'est toujours un vrai régal de faire découvrir (ou redécouvrir) l'endroit à mes amis. J'y ai plein de jolis souvenirs partagés depuis de longues années maintenant. Abel (et quelques autres lieux que je vous compterai peut-être plus tard) à même (je l'avoue) parfois servi de "test-vérité" (ouhhh, le vilain) pour mes amoureuses. Certaines âmes sensibles n'en sont pas sorties indemnes.

Bref, le meilleur moment pour y aller (mais il ne faut pas trop le dire... chut...), c'est le lundi soir, parce qu'il n'y a pas trop de monde et que l'on peut y discuter agréablement à table, ainsi qu'avec les autres convives parfois ou bien avec le personnel (plus disponible). hein le guignolo ?...
Abel vient d'être repris... (je n'ai pas gagné au loto suffisamment vite). Nouveaux patrons (parait il des amoureux du lieu - travaillant dans le domaine de la communication - un signe ?, et désirant assurer la pérennité de l'endroit), nouveau personnel... mais même chef en cuisine (ouf !)
Abel, Je n'ai qu'un mot à dire : N'y allez pas sans moi !

