"Into The Wild"

[Hervé]

Peut-être suis-je l'un des derniers habitants de cette terre à être passé jusqu'alors au travers de l'immense succès populaire de "Into The Wild"... Je ne saurais vraiment dire pourquoi j'avais zappé la sortie du film en salle, puis en DVD. Allez, si peut-être parce que voir un film américain encensé me parait toujours suspect à prime abord
Maintenant, je vais être honnête, j'ai passé un excellent moment de cinéma en regardant ce film aujourd'hui. Et ce qui me rassure au bout du compte, c'est qu'il n'aie même pas été élu aux Oscars 2008 ! Comme quoi...

Sean Penn semblait avoir mis sa carrière de réalisateur entre parenthèses depuis The Pledge en 2001. il revient donc avec un Road Movie qui renoue par bien des points avec son premier film, Indian Runner. C'est l'adaptation d'un roman de John Krakauer intitulé en français Voyage au bout de la solitude.

Face au matérialisme d'un monde dont il refuse les compromissions, après s'être soumis à ses règles jusqu'au terme de ses études, ce jeune homme ni révolté ni dépressif incarne une "alternative" (je ne sais pas si le terme est adapté) qui prend un sens très fort dans une Amérique en léthargie. Il convient de préciser que l'action se situe au début des années 90, c'est-à-dire sous la présidence de George Bush... père et alors que l'Amérique vit le traumatisme consécutif à la première Guerre du Golfe. Or on connaît l'engagement politico-pacifiste de Sean Penn et c'est bel et bien un miroir qu'il tend à ses compatriotes à travers cet itinéraire aussi singulier qu'emblématique.

Le film repose sur les épaules d'un acteur encore peu connu, Emile Hirsch, vu notamment dans The Girl Next Door. Omniprésent, il porte littéralement le film face à des interprètes souvent beaucoup plus expérimentés que lui, qu'il s'agisse de William Hurt et Marcia Gay Harden (ses “parents”), Catherine Keener ou Vince Vaughn dans un contre-emploi très convaincant.

Un pari réussi pour Sean Penn qui choisit de morceler sa narration, quitte à annoncer la couleur d'emblée en montrant que son personnage parviendra au terme de sa quête.
Au fil de ce récit morcelé et des gens que rencontre Chris McCandless, on découvre peu à peu le sens de sa démarche par son acharnement à refuser les attaches, que ce soit l'amour éperdu d'une jeune fille ou la protection d'un père de substitution.

Ce film-là est semblable à un fleuve qui charrierait des émotions, sans jamais tricher avec les sentiments.

INTO THE WILD
Acteurs : Emile Hirsch, Marcia Gay Harden, William Hurt
Réalisateurs : Sean Penn
En DVD
Ma note pour ce film :

Allez, plus d'infos ici ! http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=110101.html

[le guignolo]

bon je pense que c'est un bon film et je pourrais facilement aligner quelques avis définitifs : formidable, sensationnel, un excellent film, à ne pas louper... mais la vérité est que je ne l'ai pas encore vu, par contre, PAR CONTRE (l'insistance sur le PAR CONTRE est importante pour un effet dramatique), je suis en train de lire le livre et très franchement pour se sortir la tête de l'actualité, y pas mieux. Une belle critique de la société de la consommation, critique largement partagée par ma nanou (de mauvaise humeur après avoir égaré ses 48 cartes de fidélité !).
Par contre je regarde bcp actuellement "into the PS" avec Martine la Flingueuse, Ségoléne la charmeuse, Benoît le pas content et Bertrand le Rose (ouais c'est de mauvais goût mais j'suis sur de faire rire au moins le poipoi et sieur François) : ca flingue à tout va, beaucoup de rebondissements et une mise en scène qui ravi Dominique l'Américain (un grand fan de Bill Clinton)...

[Janine]

Nous avons regardé ce très beau film hier soir ; Emile Hirsh y est effectivement sublime du début à la fin, et provoque une émotion intense avec les thèmes abordés (enfance brisée ; valeurs familiales anéanties...).Un vrai "supervagabond".
Enfin, on ne s'ennuie pas, malgré la longueur (2h27 très exactement). Les paysages sont sauvages et magnifiques.
Merci Hervé de nous l'avoir suggéré.